jeudi 3 mai 2018

Qu'est-ce qu'une traduction assermentée ? Explications par Stéphane Demazure

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Stéphane Demazure vous explique la traduction assermentée
Lorsque l'on parle de langues étrangères et de traduction, il arrive parfois que le terme "assermenté" soit employé pour parler d'un travail de traduction.

Mais qu'en est-il exactement ? Qu'est-ce qu'une traduction dite assermentée et comment être traducteur assermentée? Dans quel cas est-elle nécessaire ? Plusieurs questions auxquelles Stéphane Demazure propose des éléments de réponse.

Quelle différence entre une traduction classique et une assermentée?

Dans le cas d'une traduction assermenté, le professionnel à l'origine du travail a préalablement prêté serment devant un tribunal. Il appose son cachet sur la traduction final en guise de preuve de traduction assermentée.

Il s'agit donc d'une traduction certifiée, indispensable pour certains documents administratifs tels que les actes de mariages, les extraits de la Chambre de Commerce, les documents professionnels (CV, lettres de motivation, attestations de stage) ou encore les documents scolaires ou universitaires (diplômes), indique Stéphane Demazure.

Le domaine médical peut également être concerné par le recours à la traduction assermentée, comme avec des analyses sanguines par exemple. Le type de clientèle d'un traducteur assermenté se compose donc de notaires, comptables, professionnels du droit…mais aussi de particuliers comme quelqu'un qui souhaiterait faire traduire ses papiers d'état civil.

Particularités de cette traduction

La traduction assermentée se reconnaît facilement, indique Stéphane Demazure, car elle comprend une déclaration "certifié conforme à l'original" accompagnée de la signature et du tampon du traducteur à l'origine du document traduit. Cette déclaration comprend les nom et prénom du traducteur, une mention "traducteur-juré"et les langues pour lesquelles le traducteur est assermenté.

Doivent être également mentionnés qu'il s'agit d'un document traduit ainsi que la langue d'origine. En termes de mise en pages, ces dernières sont paraphées et numérotées. La fin du document est également indiquée, afin d'éviter le risque d'éventuels ajouts frauduleux, précise Stéphane Demazure. En revanche, une photocopie d'un document de traduction assermenté n'a aucune valeur officielle. Il est donc crucial de bien garder l'original au risque de devoir refaire appel à un autre, ou au même traducteur assermenté.

En revanche, il n'existe pas de période "de péremption" pour une traduction assermentée. Celle-ci est un document valable à vie, à l'exception de certains documents d'état civil.

Enjeux de la traduction assermentée, rappelée par Stéphane Demazure

Outre l'enjeu juridique de la traduction assermentée, cette dernière présente plusieurs difficultés pour le traducteur. Connaître les formules juridiques dans la langue cible est indispensable dans un souci de cohérence, de crédibilité et de compréhension, rappelle Stéphane Demazure. Ainsi, si la technique du "calque" (notamment via l'usage d'outils d'aide à la traduction) peut être appliquée dans certains cas, elle est à proscrire pour la traduction assermentée.

Un petit exemple de l'anglais vers le français : "With alla advantages thereto pertaining" ne se traduira jamais par " avec tous les avantages à cela appartenant" (ce qui, au passage ne veut rien dire, constate Stéphane Demazure) mais par la formule fréquemment employée dans le document juridique "Pour faire valoir ce que de droit".

Attention également aux faux-amis (qui fera l'objet d'un prochain article sur le présent blog) qui ont un enjeu encore plus important dans la traduction assermentée. Des recherches thématiques et une excellente connaissance du domaine (médical, juridique, professionnel, financier etc) sont également nécessaires pour parvenir à comprendre le document source et le retranscrire correctement dans la langue cible.

Une autre difficulté abordée par Stéphane Demazure est de trouver des équivalents à des institutions qui existent dans un pays mais pas dans un autre. Le traducteur peut d'ailleurs se poser la question de savoir s'il faut traduire le nom de l'institution ou la laisser telle qu'elle, dans la langue d'origine. Face à ce dilemme, plusieurs traducteurs font le choix de mettre les deux appellations : le nom de l'institut en langue source avec entre parenthèses la traduction la plus exacte possible du nom de cette institution.

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Une langue ne correspond pas forcément à un pays, rappelle Stéphane Demazure

Enfin, une même langue peut être employée dans divers pays, ne serait-ce que le cas de l'anglais avec le Canada, l'Australie, les États-Unis, le Royaume-Uni ou l'espagnol avec l'Espagne et l'Amérique Latine. Il convient de bien faire attention au pays de provenance du document à traduire, précise Stéphane Demazure. En effet, les tournures peuvent différer, sembler plus naturelles d'un pays à un et les modèles de documents ne sont pas toujours les mêmes.

Pour terminer, attention à ne pas tomber dans certains pièges de la traduction en général comme la traduction de dates ou l'adaptation de monnaie (un euro n'étant pas égal à un dollar, il convient de faire la recherche pour transposer).

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